Inaugurée il y a quelques jours, la nouvelle usine de décorticage et traitement de riz de l'entreprise Maroo Njawan, marque la nouvelle étape dans les ambitions d'expansion de la jeune société. Mais c'est également une véritable bouffée d'air frais, et une béquille de résilience pour beaucoup de ménages de la commune de Tékane où elle est située, qui y revendent ponctuellement des sacs de riz paddy.

La dernière étape, de sortie du traitement du paddy en riz longs grains, moyenne et petite brisures. Crédit : Mozaikrim/MLK

La dernière étape, de sortie du traitement du paddy en riz longs grains, moyenne et petite brisures. Crédit : Mozaikrim/MLK

Face au problème des agriculteurs peinant à écouler leur riz sur le marché mauritanien, Maaro Njawan "a saisi l'opportunité" d'occuper une place laissée vaquante par l'état mauritanien dans le contexte actuel. Ce que sa directrice, Safietou Kane, expliquait dans l'entretien accordé à Mozaikrim il y a quelques mois.

Dans cette dynamique qui a vu d'abord un réseau de distribution se mettre en place, à Nouakchott notamment, après un traitement du riz à Rosso, Maaro Njawan maîtrise dorénavant son circuit de traitement du riz acheté, grâce à sa nouvelle usine située dans la commune de Tékane au Trarza.

Toute neuve, l'usine compte actuellement sept employés. "Nous allons passer à 14 employés dans les jours à venir, pour pouvoir fonctionner 24h/24, 6j/7" affirme son directeur, Hamdou Kane. Une création d'emplois directs qui n'est pas la seule bonne nouvelle pour la commune.

Dans l'usine, la première étape de nettoyage du Paddy. Crédit : Mozaikrim/MLK

Dans l'usine, la première étape de nettoyage du Paddy. Crédit : Mozaikrim/MLK

"Au-delà de l'activité économique pure, il y a un volet qu'on pourrait appeler social, qui consiste à acheter systématiquement les petites quantités de riz que nous recevons des petites localités alentours, pour qui souvent, ces ventes permettent aux foyers de régler des affaires courantes" continue le jeune directeur. Des mots illustrés par une charrette pénétrant l'enceinte de l'usine, transportant 4 sacs de riz de 50kg, revendus 3.500 ouguiyas l'unité à l'usine. Soient 14.000 ouguiyas pour le ménage de Minetou qui a amené les sacs, du hameau Haratine situé à quelques centaines de mètres de l'usine.

Evidemment ces quantités ne forment pas l'essentiel du circuit d'achat de Maaro Njawan. "Nous avons déjà acheté depuis l'ouverture de l'usine, 150 tonnes de riz. 110 tonnes proviennent des localités de la commune de Tékane, 40 du village même. Nous décortiquons une tonne à l'heure" détaille Hamdou Kane.

Des achats de riz qui ne devraient pas décroître, malgré les problèmes rencontrés par les riziculteurs entiers du pays, problèmes d'engrais et de pesticides obligent, et qui ont divisé par plus de deux, la surface des zones cultivées pour cette campagne rizicole au Trarza, dont la moisson commence dans les jours à venir.

Les agriculteurs rapportent qu'à peine 13.000 hectares ont été cultivés cette année au Trarza, contre 25 à 30.000 habituellement à cette période de l'année, où la campagne est la moins chère pour les agriculteurs.

En sortie externe de l'usine du traitement du paddy, la sciure composée essentiellement de silicium et nocive au bétail, que certains revendent pourtant, notamment à Rosso. Crédit : Mozaikrim/MLK

En sortie externe de l'usine du traitement du paddy, la sciure composée essentiellement de silicium et nocive au bétail, que certains revendent pourtant, notamment à Rosso. Crédit : Mozaikrim/MLK

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