Du 22 au 25 janvier, aura lieu le festival « Libre Art », sous la thématique « Donnons seconde vie à la matière ». Organisé par le collectif d’artistes mauritaniens M-art, cet événement aspire cette année à évoquer par le prisme de l’art, et par la voix des artistes, les conséquences urbaines de la gestion des déchets, avec des moyens intégrés d’en tirer des opportunités. L’occasion de rencontrer Amy Sow, co-organisatrice de ce festival, et véritable icône nationale de l’art mauritanien, une de ses ambassadrices les plus passionnées, engagées, et (chose rare par ces temps) simples.

Amy Sow, à ArtGallé.  Crédit : Mozaikrim/MLK

Amy Sow, à ArtGallé. Crédit : Mozaikrim/MLK

Fidèle à cette simple nature, on trouve Amy Sow à ArtGallé, entrain de vaquer à mille et une tâches dont l’espace culturel a quotidiennement besoin, particulièrement en cette pré-période de festival, avec un « village » en plein montage, sur le terrain jouxtant la galerie.

 

« Partant du constat que les Arts en Mauritanie manquent de valorisation et de visibilité le collectif des artistes plasticiens Mauritaniens M-Art né en 2009, avait mis en place le Festival « Libre Art », qui avait pour objectif de valoriser les Arts en Mauritanie, de créer un espace de recherche, de création, de communication et de formation autour des Arts » explique Amy Sow, autour d’un verre, près du bar de sa galerie, ArtGallé.

 

Une volonté qui continue cette année avec une 5ème édition sous la thématique « Donner une seconde vie à la matière ». « Nous aspirons à initier une sensibilisation sur les conséquences du changement climatique, mais aussi sur le fait que Nouakchott se trouve face à une problématique permanente liée aux déchets en tout genre. Cette sensibilisation s’adresse principalement aux jeunes et aux enfants. C’est là génération pour laquelle on peut encore espérer certaines choses. Pendant quatre jours ils seront initiés à différents arts, entre ateliers, projections et expositions sur le stylisme, la photographie, la sculpture, la dance, l’art numérique et l’art plastique » explique l’artiste.

Amy Sow. Crédit : Mozaikrim/MLK

Amy Sow. Crédit : Mozaikrim/MLK

Fin de léthargie


C’est un festival qui était en léthargie, mais avec les activités de plus en plus nombreuses d'Art Gallé, des opportunités se sont présenté, et l'idée de reprendre le festival a rejailli, « avec l'appui notamment de la délégation de l'Union Européenne en Mauritanie » précise Amy Sow. « L’UE finance quasiment entièrement le festival. Il y a un peu de fonds propres, et il nous manque certains aspects logistiques à couvrir. Six artistes internationaux étaient prévus, mais nous avons dû en sacrifier deux par manque de moyens. Oumar Ball par exemple fera une Masterclass sur la sculpture, avec un des artistes étrangers invités. L'idée est vraiment de développer ces ateliers dans les quartiers périphériques pour peut-être donner l'étincelle d'envie aux plus jeunes, aux enfants, de découvrir cette passion, ce talent en eux » assure Amy Sow.

 

La plupart des artistes animeront ainsi des ateliers, disséminés notamment dans les quartiers périphériques, pour toucher le maximum de jeunes et enfants, et de tous les horizons sociaux.

« Avec l’artiste Stéphane par exemple (qui expose le 25 janvier à Zeïnart – ndlr), nous allons animer un atelier à l’école Noura de Bouna Sow, au PK 11 » informe Isabel Fiadeiro, tenante de la galerie Zeïnart (www.zeinart.com).

« Un safari artistique est prévu autour de tous ces ateliers que nous allons disséminer dans la ville. Des galeries comme Zeïnart en seront partout. Une expo est prévue à la fin pour montrer les œuvres de ces jeunes talents initiés » conclut Amy Sow.

Béchir Malum, artiste peintre et photographe, président du collectif M-art, insiste sur l’impulsion d’une dynamique artistique dans la sensibilisation des plus jeunes, ainsi que la formation scolaire aux arts. « Il faut nécessairement intégrer l'art dans l'éducation des enfants. C'est la principale raison pour laquelle l'art n’est pas considéré dans ce pays. Il ne s'agit pas de rendre tout le monde artiste, mais d’impulser un intérêt même mineur parmi les jeunes notamment » développe l’artiste peintre-photographe.

 

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