Le premier ministre mauritanien, Yahya Ould Hademine. Crédit : AFP

Le premier ministre mauritanien, Yahya Ould Hademine. Crédit : AFP

Bon, le jeu de l'exécutif des chaises musicales a eu lieu. Une bonne surprise, avec la nomination (enfin) d'une vraie ministre de la culture. Le départ quasi-anecdotique de Thiam Diombar, des finances; et Aziz qui continue à puiser dans sa "réserve industrielle de médiocres".

Peut-être la meilleure nomination ministérielle de l'ère azizienne. Eventuellement la seule, sans exagération aucune. C'est celle de Hindou Mint Ainina. Pourquoi ? Parce qu'elle est réellement cultivée, qu'elle est humble et accessible, avec une tête voilée, vissée, soudée sur ses épaules. En la mettant au ministère de la culture et de l'artisanat, Aziz place une femme issue du milieu indépendant de la presse. Elle est une co-fondatrice du Calame.

Pour le reste, rien de bien neuf sous le soleil : on fait tourner, soit la médiocrité, soit des intérêts politiques du moment, comme la nomination de Fatma Vall Mint Soueinae aux affaires étrangères, pour supposément dire à la communauté internationale (surtout elle) : "voyez, nous n'avons rien contre la personne même des forgerons; le pauvre bougre qui croupit en prison a insulté nos valeurs".

Thiam Diombar n'y est plus; son quota de signatures est largement dépassé apparemment, et l'arrivée d'un Mokhtar Ould Diay, qui le remplace, augure du pire pour le pays. Attendez-vous à du cassage-racket d'entreprises en bonne et due forme, pour l'ancien directeur général des impôts, qui est en grande partie responsable du départ de beaucoup d'investisseurs étrangers en 2014. "Une imposition exagérée" alors sans contrepartie en terme d'infrastructures publiques, qui avait faire dire au milieu de la presse, que ces impôts enrichissaient exclusivement, le "cercle premier du pouvoir".

Le vrai enseignement de ce "touillement" de cuillère dans un petit verre d'eau, c'est le départ d'Ahmed Ould Moulaye Ahmed de la caisse de dépôt et de développement, dorénavant ayant à sa tête Mohamed Youssouf Diagana. Comme avec le départ d'Ould Raiss de la BCM, c'est la décrédibilisation du système d'octroi d'agréments bancaires, tel que pratiqué par le pouvoir depuis six ans. Et si la logique se poursuit, après la Maurisbank, d'autres banques devraient suivre, dans un système financier, avec un taux de bancarisation de 7% à peine, et de 3 millions d'habitants, et avant les destitutions d'agréments qui s'annoncent, 21 institutions bancaires et/ou financières! Cherchez l'erreur.

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